La fracture du scaphoïde est une blessure fréquente au poignet. Situé entre le pouce et l’avant-bras, cet os joue un rôle essentiel dans la mobilité et la stabilité du poignet. Sa structure anatomique le rend plus susceptible de mal consolider en cas de fracture et de favoriser la survenue d’un handicap. C’est sa particularité. Comprendre cette blessure, son diagnostic et son traitement : notre article vous explique tout.
Fracture du scaphoïde : quelles causes ?
La fracture du scaphoïde peut principalement survenir dans trois cas :
Lors de sports comme le rugby, le football, le hockey, le cyclisme ou le skate, où les chutes sont fréquentes.
Lors d’une chute sur une main tendue, souvent quand le poignet est en extension.
Lors d’un impact direct sur le poignet, par exemple pendant un sport ou une activité physique intense.
Les symptômes fréquents
Si vous avez une fracture du scaphoïde, vous pouvez ressentir ou constater :
- Une douleur au poignet, particulièrement à la base du pouce.
- Un gonflement dans cette zone.
- Une difficulté à bouger le poignet ou à tenir des objets.
- Une douleur spécifique lors de certains mouvements, comme tourner ou plier le poignet.
Comment peut-elle être diagnostiquée ?
Diagnostiquer une fracture du scaphoïde est délicat car elle peut ressembler à une entorse. Pour l’identifier, le diagnostic peut être réalisé de deux façons.
- Par un examen clinique
Le médecin recherche une sensibilité douloureuse dans la zone appelée « tabatière anatomique » (creux à la base du pouce). Il peut effectuer des tests comme le test de compression du scaphoïde, qui consiste à appuyer sur l’os pour vérifier si cela déclenche une douleur.
- Par imagerie médicale
La radiographie est la première étape mais elle ne montre pas toujours la fracture immédiatement après la blessure. L’IRM ou le scanner sont utilisés si la radiographie ne montre rien mais que les symptômes persistent. L’IRM est particulièrement utile pour détecter des lésions précoces et évaluer les dommages causés aux tissus environnants. La scintigraphie osseuse peut parfois être utilisée pour repérer des fractures occultes, surtout dans les premiers jours après l’accident. Quoiqu’il en soit, un diagnostic précoce est crucial pour éviter des complications, comme une mauvaise consolidation de l’os ou une nécrose.
Quel est le traitement ?
Le traitement dépend de la gravité et de la localisation de la fracture. Il peut consister en l’immobilisation, pour les fractures simples, non déplacées. Un plâtre ou une attelle immobilise le poignet et parfois le pouce, pour favoriser la guérison. La durée d’immobilisation varie :
- De 6 à 8 semaines pour les fractures près du pouce.
- De 10 à 12 semaines pour les fractures au milieu de l’os.
- Jusqu’à 24 semaines pour les fractures près de l’avant-bras, en raison d’un apport sanguin limité.
La chirurgie est recommandée si la fracture est déplacée (les morceaux d’os ne sont pas alignés).
Si l’os est cassé en plusieurs morceaux (fracture comminutive). Ou s’il y a un risque de complications, comme une nécrose (mort d’une partie de l’os). Le chirurgien alors utilise des vis ou des broches pour stabiliser la fracture et cette intervention peut se faire par une incision classique ou par voie percutanée (technique mini-invasive).
Suivi et récupération sont ensuite nécessaires, faisant en premier lieu intervenir la kinésithérapie : une fois le plâtre retiré ou après la chirurgie, des exercices guidés aident à retrouver la mobilité et la force du poignet. Le retour aux activités normales (conduite, travail léger) est ensuite possible en 2 à 3 mois mais le sport ou les efforts intenses nécessitent souvent un délai plus long, pouvant aller jusqu’à 6 mois.
Les complications possibles
Combien de temps faut-il pour guérir d’une Fracture du scaphoïde ?
Sans traitement approprié, une fracture du scaphoïde peut entraîner :
Des douleurs chroniques ou une perte de mobilité au poignet.
Une pseudarthrose (mauvaise consolidation de l’os).
Une nécrose avasculaire due à un mauvais apport sanguin.
Quelle prévention ?
Pour éviter ce type de fracture ou une complication, il est recommandé de porter des équipements de protection lors des sports à risque, faire attention aux surfaces glissantes mais aussi arrêter de fumer pour optimiser la guérison osseuse. Et bien sûr de consulter rapidement un médecin si vous avez le moindre doute : un diagnostic et un traitement précoces sont essentiels pour éviter des complications à long terme.
