Les lésions musculaires au mollet sont une blessure courante chez les sportifs et les personnes actives. Elles peuvent survenir à tout moment et affecter la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Dans cet article, nous allons discuter des causes, des symptômes et des traitements les plus efficaces pour soigner les lésions musculaires au mollet.
Causes des lésions musculaires au mollet
Les lésions musculaires au mollet peuvent être causées par plusieurs facteurs. Voici les causes les plus courantes :
- Trop d’activité physique : Faire trop d’exercice sans s’échauffer correctement ou sans donner suffisamment de temps de récupération aux muscles peut causer des lésions musculaires au mollet.
- Traumatisme : Une chute, un coup ou une blessure sportive peuvent causer des lésions musculaires au mollet.
- Âge : Les personnes âgées sont plus susceptibles de souffrir de lésions musculaires au mollet en raison de la perte de masse musculaire et de la réduction de la flexibilité.
Symptômes des lésions musculaires au mollet
Les symptômes les plus courants des lésions musculaires au mollet comprennent :
- Douleur : La douleur est souvent localisée dans la partie inférieure de la jambe et peut être très intense.
- Enflure : Le mollet peut être enflé et douloureux au toucher.
- Difficulté à marcher : Les personnes atteintes de lésions musculaires au mollet peuvent avoir des difficultés à marcher ou à se tenir debout.
Traitements des lésions musculaires au mollet
Les traitements pour les lésions musculaires au mollet peuvent varier en fonction de la gravité de la blessure. Voici les traitements les plus couramment recommandés :
- Repos : Le repos est l’un des meilleurs moyens de traiter les lésions musculaires au mollet. Évitez toute activité qui pourrait aggraver la blessure.
- Glace : L’application de glace sur la zone blessée peut aider à réduire l’enflure et à soulager la douleur.
- Compression : Envelopper le mollet avec un bandage de compression peut aider à réduire l’enflure et à maintenir le muscle en place.
- Élévation : Élever la jambe blessée au-dessus du niveau du cœur peut aider à réduire l’enflure.
- Médicaments : Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent aider à soulager la douleur et à réduire l’enflure.
Partie technique des lésions musculaires au mollet – Différencier le soléaire du gastrocnémien.
Les lésions musculaires sont extrêmement communes chez les athlètes, de par l’intensité des compétitions et le volume des entrainements. Dans les sports impliquant de la course ou des changements de direction, des accélérations, des décélérations, les structures les plus à risques sont les ischiojambiers et le mollet. Lorsque nous parlons du mollet : cela implique donc le muscle gastrocnémien, le muscle soléaire et le muscle plantaire (ensemble appelé « triceps sural »). À titre d’idée, dans une étude chez les joueurs de football par exemple, les lésions du mollet comptent pour 3,6% de toutes les blessures sur 5 ans. Dans cet article nous allons voir comment différencier les lésions musculaires au gastrocnémien des lésions du soléaire. Cela implique donc une rééducation et une approche différente du traitement.
Mécanisme général des blessures musculosquelettiques :
Un modèle de mécanisme des blessures musculosquelettiques a été décrit en 2016 par Verall et al. stipulant que les « blessures musculosquelettiques proviennent du fait que le muscle n’est pas capable de produire assez de résistance à des forces d’allongement. » En effet, cela serait applicable à tout type de blessures musculosquelettiques. Comme nous pouvons sur le graphique suivant adapté de Verall et al. les lésions musculaires subviendraient uniquement lors de la phase excentrique.
Nous voyons les courbes de contraction excentriques et concentriques avec les axes de forces et de longueur. Nous pouvons voir que lorsque la limite de rupture musculaire est abaissée pour cause de fatigue ou de quelconques facteurs de risque, si un point de rupture apparait durant la contraction concentrique, la force va diminuer, le muscle va donc se raccourcir et ne sera pas exposé à une potentielle rupture. Or, si ce point de rupture est atteint durant la phase excentrique, le muscle va continuer à produire une force d’allongement, dépassant donc le point de rupture et entrainera donc la blessure.
Le gastrocnémien :
Il est considéré comme un muscle à haut risque de blessure chez les athlètes notamment parce qu’il traverse deux articulations (la cheville et le genou) et parce qu’il comprend un grand nombre de fibres musculaires rapides. Un allongement excessif du muscle combiné à une contraction rapide des fibres blanches entraine donc une lésion musculaire du gastrocnémien.
Le muscle plantaire :
Le muscle plantaire est un muscle accessoire et inconstant du mollet et est souvent assimilé au gastrocnémien puisqu’il traverse également 2 articulations (cheville et genou). « Inconstant » signifie qu’il n’est donc pas présent chez tout le monde. Ces lésions sont très rares et il est très difficile de les diagnostiquer lorsqu’elles sont isolées. Pour cela, il faut faire appel à l’imagerie.
Le muscle soléaire :
Les lésions au muscle soléaire sont plus rares que celle du gastrocnémien, mais beaucoup plus communes que pour le muscle plantaire. Contrairement aux autres muscles du mollet, le soléaire n’est pas à haut risque de lésions étant donné qu’il ne traverse qu’une articulation (la cheville) et qu’il est composé que d’un type de fibres lentes. D’ailleurs, il a récemment été étudié pour son activité durant la cinématique de la course et assimilé à un manque d’amplitude de flexion dorsale de la cheville entrainant donc des tendinopathies de la portion moyenne du tendon d’Achille. Lorsqu’une lésion au soléaire survient, elle est générale moins dramatique que pour le gastrocnémien.
Il faut savoir qu’il est possible d’établir un diagnostic précis pour différencier les lésions du gastrocnémien et du soléaire : pour cela il faut une combinaison de palpation, de testing musculaire et d’étirements-tests. Les lésions du gastrocnémien présentent généralement avec une certaine sensibilité du chef médial ou de la jonction musculotendineuse. En revanche lors de lésions du muscle soléaire, la douleur est souvent latérale. Les origines du gastrocnémien et du soléaire sont anatomiquement distinctes surgissant d’au-dessus et en dessous du genou respectivement. Cela permet à l’examinateur d’isoler l’activation des muscles en variant le degré de flexion du genou.
Avec le genou en flexion maximale le soléaire devient le générateur principal de force pour la flexion plantaire. Inversement avec le genou en extension complète, le gastrocnémien fournit la plus grande contribution. Cette relation facilite la réalisation d’un test de musculaire du mollet plus précis et permet au clinicien de mieux délimiter quel muscle a été blessé.
Une approche similaire est utilisée pour tester la douleur et la flexibilité avec des mouvements passifs de cheville et des étirements. Dans ce cas, le genou est de nouveau placé en extension maximale, puis en position fléchie tandis que la cheville est passivement dorsifléchie pour causer respectivement l’étirement isolé du gastrocnémien et du soléaire.
L’utilisation de cette technique pour l’isolement clinique du gastrocnémien ou du soléaire est essentielle pour déterminer le site des blessures et guider les exercices de renforcement en rééducation.
D’autres tests doivent être utilisés pour éliminer toute potentielle rupture du tendon d’Achille. Nous procédons alors au test de Thompson. Des mesures de la circonférence du mollet peuvent être également prises afin de déterminer les asymétries. Une évaluation fonctionnelle est également nécessaire si la douleur le permet, avec la marche, le saut et la course.
Sources :
Partie technique rédigée par NeuroXtrain.
Bryan Dixon J. (2009). Gastrocnemius vs. soleus strain: how to differentiate and deal with calf muscle injuries. Current reviews in musculoskeletal medicine, 2(2), 74–77. https://doi.org/10.1007/s12178-009-9045-8. Article sous Creative Commons CC BY NC : Modifications apportées : Traduction.
Verrall, G., & Dolman, B. (2016). Deducing a mechanism of all musculoskeletal injuries. Muscles, ligaments and tendons journal, 6(2), 174–182. https://doi.org/10.11138/mltj/2016.6.2.174
Rabin, A., Kozol, Z., & Finestone, A. S. (2014). Limited ankle dorsiflexion increases the risk for mid-portion Achilles tendinopathy in infantry recruits: a prospective cohort study. Journal of foot and ankle research, 7(1), 48. https://doi.org/10.1186/s13047-014-0048-3
Muscle Injuries Clinical Guide 3.0 FC Barcelone.